Gérer sa peur financière ?
Peur du manque d’argent, peur de diminuer son niveau de vie ? Switch Collective vous livre 4 conseils pour gérer cette peur calmement.
C’est l’angoisse #1 quand on pense à quitter son boulot : hello la peur financière 💸, reine de nos jours et de nos nuits. Parce que quel que soit le montant de nos salaires, on est tous tiraillés par des peurs bien ancrées quand on pense à changer de job : la peur de manquer d’argent, de perdre son niveau de vie, de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille, etc. Parfois à cause de contraintes bien réelles, mais aussi souvent à cause des croyances limitantes qui nous bloquent. Pour enclencher sa reconversion sans avoir l’impression de sauter dans le vide et sans parachute, il faut surtout savoir faire le tri entre les 2.
#1. La peur de manquer d’argent, frein n°1 à la reconversion professionnelle
A la barre des plus grandes peurs au moment de switcher, on appelle, dans le désordre : la peur de ne pas être légitime, d’être critiqué ou incompris par les autres, de perdre son statut, la peur de l’échec, de changer d’avis et de regretter… Mais LA peur numéro 1, celle qui revient le plus souvent c’est… la peur financière. Pourquoi donc ?
Parce que la peur financière est quasi universelle et indépendante de notre niveau de revenu
“A partir de quel salaire on est riche ?” Nous, on a pas la réponse. Ou plutôt, on sait qu’il n’y a pas qu’une réponse. Mais ce qui est sûr, c'est que même si on n’a pas tous les mêmes revenus, nos angoisses financières viennent de peurs qui elles sont - finalement - très universelles. Une enquête TNS a même révélé que 60% des français avaient peur de finir un jour sans domicile fixe. Et à la question “combien vous faudrait-il gagner pour vous sentir riche ?”, la réponse moyenne est : 1,5 fois son salaire, et ce quel que soit le niveau de revenu en question.
Comme MARINE, promo 134
“J’ai toujours été un profil “fourmi” tendance expert comptable, donc avant mon switch, j’ai tenu mes comptes avec beaucoup d’assiduité pendant une période. Et je me suis rendue compte que, factuellement, ça ALLAIT. Entre mes faibles dépenses, ce que je pouvais encore supprimer et mon confortable matelas d’économies, j’avais tout à fait de quoi switcher sans tout risquer.
La chance que j’ai eu : avoir des personnes dans mon entourage qui ont fait des switchs en gagnant moins d’argent, cela m’a permis de voir que c’était possible.”
— Marine
Parce qu’on est tous convaincus d'être dans le pire moment pour se réorienter
Quand on pense à changer de job, on a souvent tendance à croire que c’est la cata niveau argent et qu’en gros, c’est le pire moment pour enclencher un switch. Particulièrement quand une crise sanitaire passe par là - hello le bon stress du covid - et remet en cause une partie de notre avenir économique… Cette peur touche tous les profils et tous les âges, et il y a ceux qui :
➙ démarrent leur vie professionnelle mais n'ont pas encore de sous de côté.
"Oui, mais je voudrais acheter un appart”
➙ ont un ou des enfants en bas-âge et qui se disent qu'ils ont une responsabilité trop importante pour prendre des risques.
"Oui, mais j'ai une famille à nourrir”
➙ ont des enfants plus grands... et qui pensent au prix de leurs études supérieures, et de ce qu'il faut mettre de côté.
"Oui, mais quand les enfants seront grands”
➙ n’ont pas ou plus d’enfant à la maison... mais qui préfèrent épargner "pour le cas où...
"Oui, mais on ne sait jamais”
Bref, pour la plupart d’entre nous, nous avons intégré la croyance que l’argent est dur à gagner, et donc tout ce qui est lié au fait de le perdre est vu comme un risque.
Sauf que ce frein financier est en fait un mélange de contraintes bien réelles réelles qu'il faut affronter et c’est ok (comment je vais faire concrètement pour continuer à payer mon loyer, mes charges, la vie du foyer etc...) et de peurs héritées de nos croyances familiales qui viennent brouiller la réflexion et... le passage à l'action.
Ça tombe bien, c’est justement une des choses qu’on apprend lors du Bilan Switch : faire le tri entre les deux, sans se mettre en danger financièrement et enfin passer à l’action.
Comme pour BASTIEN, promo 122 :
“J’avais peur que mon changement de vie impacte ce que j’allais pouvoir apporter à mon enfant. En revoyant mes attentes et mes besoins, en me concentrant sur l’essentiel, les freins ont lâché.”
— Bastien
#2. Gérer la peur financière pour se reconvertir plus sereinement
Des problèmes d’argent ou des problèmes avec l’argent ?
On peut avoir des problèmes d'argent (pauvreté, endettement etc…), à ne pas confondre avec les problèmes que l'on rencontre avec la notion de l’argent. Notre relation à l’argent est souvent complexe (et en grande partie inconsciente), liée à des émotions parfois contradictoires : envie, rejet, dégoût, toute puissance, vanité, peurs, mauvaise conscience, plaisir, excitation, sécurité, insécurité, mépris etc…
Ça vous parle ? Ces croyances viennent souvent de notre histoire familiale, de la culture et de la société dans laquelle on vit, sans oublier la pression sociale. Souvent, on a peur de switcher et peut-être d'envisager de changer de train de vie parce qu'on ne serait plus "en phase" avec les gens qui nous entourent.
Bref, l’argent est une donnée objective (on en a plus ou moins) mais qui n’existe que subjectivement en fonction du regard qu’on porte dessus. Face à ces craintes, pas de remède miracle - sorry - mais la bonne nouvelle, c’est qu’on peut prendre conscience de nos biais, et rationaliser notre rapport à l’argent.
Et juste pour vous : on a prévu 2 exercices issus de la méthodologie du Bilan Switch. 👇
Etape #1. Débusquez vos croyances (notamment familiales) par rapport à l’argent.
- Petits exemples de croyances :
“L'argent ne fait pas le bonheur… mais il y contribue.“
“Il faut faire des études pour bien gagner sa vie.“
“L’argent c’est compliqué / Je n’y connais rien.“
“Un vrai métier, c’est un métier où on gagne bien sa vie.“
“Pense à ta retraite.“
Comme MARINE, promo 134
“Pour moi, ce qui a été le plus éclairant, ça a été de me rendre compte de l’influence familiale sur cette question. Ça ne veut pas dire que c’est facile de s’en détacher, mais en prendre conscience c’est déjà un immense pas en avant. Concrètement, j’ai découvert des traumatismes familiaux liés à l’argent et je me suis plus souvent demandé : est-ce que c’est moi qui pense vraiment ça ou est-ce que j’entends juste mes parents ?”
— Marine
Etape #2. Évaluez de quoi vous avez VRAIMENT besoin pour switcher.
➙ Mettez des chiffres très concrets : souvent, on reste flou et le risque, c'est de ne plus voir l'argent comme un moyen, mais comme une injonction. En se disant qu'il faudrait absolument gagner tant par mois sans se demander “Au nom de quoi et surtout au service de quoi ?”
➙ Vous pouvez vous aider de la pyramide des besoins financiers ci-dessous.👇
L’idée en période de transition, est de chiffrer les étages 3 et 4, qui sont incompressibles; et de voir comment, au moins temporairement, vous pouvez rogner sur les étages 1 et 2 pour financer votre switch.
➙ Etablissez un plan de financement solide et objectif, avec vos dépenses actuelles (essentielles/ superflues), votre épargne disponible, les économies que vous pourriez faire, les revenus additionnels que vous pourriez générer. Allez, on sort son tableau Excel, on se concentre, et go !
Comme HERVÉ, promo 121
“J’ai travaillé sur mes peurs financières en calculant toutes mes entrées et sorties d’argent. J’ai aussi fait un simple fichier Excel pour matérialiser les chiffres, je me suis renseigné sur les subventions et notamment les solutions qui permettent d’avoir des indemnités chômage en fonction de la structure juridique.”
— Hervé
Ces 2 derniers points peuvent paraître rébarbatifs mais il n'y qu'en se plongeant concrètement dans ces questions que vous sortirez des fantasmes et de vos peurs, pour enfin donner corps à votre projet.
#3. Les solutions pour bien préparer sa reconversion, et ne pas subir.
Se reconvertir en gardant son salaire ou en bénéficiant d’aides de l'État, c’est possible et c’est ultra encourageant de le savoir ! On a essayé de résumer les aides possibles (qui peuvent évoluer au fil du temps) :
Le CPF (Compte Personel de Formation, ex DIF)
Le CPF est une cagnotte dans laquelle les actifs peuvent puiser pour financer les formations de leur choix, tout au long de leur vie professionnelle.
Le + : si on est en poste et que la formation se déroule en dehors de son temps de travail, pas besoin d’avertir son employeur. Pour qui ? Salariés, indépendants, conjoints collaborateurs, demandeurs d’emploi.
Bon à savoir : la plupart des switcheurs choisissent de financer le Bilan Switch par leur CPF, il est également possible d’envisager un financement par l’entreprise ou dans quelques cas par Pôle Emploi ! Pour tout savoir sur les options de financement, c’est par ici.
Le PTP ( Plan de Transition Professionnelle, ex CIF)
Le PTP permet au salarié de s'absenter de son poste pour suivre une formation destinée à lui permettre de changer de métier ou de profession. Le PTP est ouvert sous conditions et est accordé sur demande à l'employeur. Plus d’infos par ici.
Les fameuses allocations chômage
Après une rupture conventionnelle, un licenciement et même maintenant après une démission (à condition d’avoir un projet pro déjà bien ficelé de création d’entreprise ou de reconversion), vous pouvez bénéficier des allocations chômage pendant une durée de 2 ans. Une sécurité sur le temps long, nécessaire pour faire faire mûrir son projet de switch. Plus d’infos par ici.
#4. S’entourer pour passer à l’action
“Grâce aux conseils glanés dans Switch Family et ailleurs, je suis partie de la base : de quoi j’ai besoin au plan financier, et quelles sont les ressources dont je dispose et dont je pourrais disposer. La clé pour moi a été de mettre de côté les émotions et de poser calmement les choses. Puis de faire preuve de créativité et prendre d’autres habitudes de pensée et d’action.”
— Anne-Sophie, promo 4
Les peurs liées à l’argent, c’est un sujet encore très tabou…Dans notre société où l’argent occupe encore une place (trop ?) centrale, se détacher de toutes les croyances limitantes liées à son histoire personnelle et son entourage ne se fera pas en un claquement de doigt.
Mais la bonne nouvelle, c’est que ça se travaille ! Une autre manière d’avancer dessus, c’est aussi d’en parler avec des personnes bienveillantes qui rencontrent les mêmes questionnements. C’est en partie ce que sont venus chercher les switcheurs comme Nicolas, passés par le Bilan Switch - notre alternative aux bilans de compétences traditionnels. Des switcheurs qui ont réussi à lever leurs freins pour définir ce qui avait du sens pour eux, et passer à l’action pour créer la vie pro qui leur correspond !
Pour aller plus loin
👉 On organise très régulièrement des Lives “Comment enclencher son Switch”, avec des conseils et nos exercices pour faire un premier pas en douceur dans sa transition professionnelle. Inscriptions ici.
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